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ARP: Des députés veulent 'l'heure scolaire unique'

Un groupe de députés a récemment présenté la proposition de loi n°097/2025, relative à l’organisation de l'activité scolaire, selon le système de l’heure unique et la gouvernance du temps scolaire, composée de 7 articles.

Cette initiative vise à alléger la charge quotidienne des élèves. Elle propose l’adoption d’un système de l’heure unique dans les établissements publics, sur une période continue (matin ou après-midi) ne dépassant pas cinq heures par jour, sans interruption entre les deux périodes. Des activités optionnelles complémentaires pourraient être intégrées, en dehors de ce créneau.

Le texte suggère une mise en œuvre progressive, d’abord dans les écoles primaires, puis les collèges, et enfin les lycées, en priorisant les zones rurales et les régions confrontées à des difficultés de déplacement.

Le temps hebdomadaire serait limité à 5 heures par jour pour le primaire, soit un maximum de 25 heures par semaine, et 30 heures pour le secondaire.

Les députés à l’origine de la proposition (Rim Saghir, Rachdi Rouissi, Asma Darwish, Yasser Qarari, Nejib Akrimi, Basma Hammami, Maha Amer, Zina Jeballah, Mustapha Boubakri, Mohamed Ben Hussein, Imed Awlad Jabril, Fakhreddine Fadhloun et Chafik Ezzedine Zaafouri) ont expliqué que cette initiative s’inscrit dans le cadre de la réforme et de la gouvernance du temps scolaire, visant à réduire le décrochage scolaire, améliorer la qualité de vie dans les établissements et permettre aux élèves de se concentrer davantage et de pratiquer des activités complémentaires. Elle contribuerait, également, à optimiser la consommation d’énergie et les conditions de travail du personnel éducatif.

De son côté, Ridha Zahrouni, président de l’Association tunisienne des parents d'élèves, a estimé que, sur le plan formel, la proposition risque de fragmenter les références légales de l’école tunisienne; ce qui contredit la loi du 23 juillet 2002, qui permet à l’autorité éducative de fixer l’emploi du temps jugé approprié pour les élèves. Selon lui, il suffirait qu’un décret présidentiel ou ministériel fixe le calendrier adéquat.

Sur le fond, Zahrouni a rappelé qu’après le dialogue de 2011, les experts avaient reconnu que le temps scolaire actuel est épuisant pour les élèves et qu’il était nécessaire de le réduire, pour créer une marge sociale propice aux loisirs. Il a averti que le passage au système de l’heure unique,  sans évaluer les moyens disponibles ni l’impact sur le programme et la répartition des heures par matière, risquerait de créer un déséquilibre.

Il a conclu que la priorité devrait être donnée à la mise en œuvre du Conseil supérieur de l’éducation et de l’enseignement, plutôt qu’à la multiplication des initiatives législatives qui pourraient transformer l’école tunisienne en laboratoire d’expériences non maîtrisées et aux résultats incertains.